Les experts en SCPI s’intéressent chaque année au volume de collecte des SCPI qui traduit entre autres leur attractivité. On distingue la collecte nette de la collecte brute. Avant d’aller plus loin, rappelons en quelques lignes le fonctionnement de ces sociétés civiles de placement immobilier.
Des actifs dont les parts sont émises par un professionnel
C’est un professionnel de l’immobilier qui se charge de l’émission de titres de propriété appelés parts de SCPI afin de permettre aux investisseurs de percevoir des dividendes issus de la « pierre ». L’opérateur prend en main la totalité de la gestion du patrimoine tandis que les investisseurs perçoivent les revenus locatifs en fonction de leur quote-part.
Qu’est-ce que la collecte brute ?
Le calcul de la collecte brute prend en considération les émissions des parts ainsi que le volume des souscriptions. Il s’agit en résumé de mesurer les flux de capitaux qui s’opèrent aussi bien sur le marché primaire – c’est-à-dire celui de l’émission – que sur le marché secondaire, celui où s’effectuent les échanges de parts et les reventes.
Quid de la collecte nette ?
En ce qui concerne la collecte nette, les variables qui entrent en compte dans le calcul sont le nombre de parts émises et leur valeur, ainsi que les cessions sur le marché secondaire et les retraits non compensés.
Recul de la collecte en 2020
L’année 2020 a été marquée par un recul de la collecte dès la survenue de la pandémie, alors que les premiers mois s’annonçaient plutôt profitables pour toutes catégories de ces classes d’actif. Une baisse de 30% par rapport à l’année précédente a été enregistrée pour toute l’année et ladite collecte se chiffre à 6.011 M€. Il s’agit d’une valeur qui demeure encore très honorable compte tenu de la précarité de la conjoncture et étant donné la profondeur des lésions de la crise économique tout au long de cette période.
Soulignons par ailleurs que la collecte pour 2020 est encore meilleure que celle d’il y a 3 ans. Pour rappel, celle-ci était de 6210 M€ en 2017 pour chuter à 5000M€ en 2018, avant d’enregistrer un record jusque-là inégalé en 2019, qui est de 8530 M€.
Cette baisse pour 2020 par rapport à 2019 est due à l’attentisme des investisseurs qui, pour la plupart, ont préféré se tourner vers les conseillers en gestion de patrimoine avant d’investir. Attention cependant, car bien que la collecte ait connu une certaine stagnation vers le milieu du premier semestre, les rendements sont demeurés au rendez-vous pour l’ensemble de l’année 2020, traduisant la résilience de ces actifs qui sont 100% basés sur de l’immobilier. Une reprise marquée de la collecte a été notée au cours du dernier trimestre de l’année, soit 1.531 milliard d’euros. Ce volume représente le double de celui enregistré au cours du troisième trimestre.
La collecte au premier semestre 2021
La première moitié de l’année 2021 a été plus propice aux investissements pour les épargnants, comparée à celle de l’année précédente. À la fin du deuxième trimestre, la collecte est de près de 2 milliards d’euros, ce qui traduit la confiance retrouvée des investisseurs pour ces produits pierre-papier. La tendance s’est d’ailleurs reflétée dès le dernier trimestre 2020 comme indiqué précédemment.
Par ailleurs, si les observateurs redoutaient une baisse du prix de la souscription, c’est plutôt l’inverse qui s’est produit puisque les SCPI révisent plutôt leur ticket d’entrée à la hausse, pour une certaine catégorie d’entre elles. Celles dont la dépréciation de la valeur des immeubles après expertise ont préféré opter pour la baisse du prix de la part afin de maintenir leur attractivité auprès des investisseurs. C’est par exemple le cas pour certaines SCPI adossées au secteur de l’hôtellerie.